Olivier Marleix nous a quittés le 7 juillet dernier. De la manière la plus inattendue et brusque qui soit. Cette disparition inédite nous émeut au plus haut point. L’homme avait beaucoup de qualités politiques et personnelles.
Il avait un vrai projet celui du gaullisme social et cela depuis le plus jeune âge. Elevé dans une famille du Cantal par des parents à la fibre gaulliste, le jeune Olivier Marleix n’a jamais renié cet héritage. Il s’engage dans le mouvement de jeunesse du RPR, l’Union des Jeunes pour le Progrès, dont il deviendra président en 1997. En même temps, il fréquente la rue Saint Guillaume dont il sortira diplômé en 1992 puis l’Université d’Auvergne où il parfait une formation juridique. Fort de ce bagage intellectuel, il entre dans de nombreux cabinets d’élus locaux puis de ministres où il se fait remarquer par son sérieux et sa fiabilité. S’ouvre alors une longue carrière d’élu local comme maire d’Anet en Eure-et-Loir de 2008 à 2017, conseiller général puis, de 2012 jusqu’à sa disparition, député de la deuxième circonscription du département. Il fait montre d’une grande qualité de réflexion et de proposition particulièrement sur le terrain de la politique industrielle et de la souveraineté économique et d’une capacité à diriger ses collègues députés lorsqu’il accepte de prendre la tête du groupe parlementaire des Républicains de 2022 à 2024.
C’est alors que j’ai eu le privilège de le rencontrer sur les questions d’expertise électorale dont il était un remarquable spécialiste tout comme l’avait été auparavant son père, Alain Marleix, ancien député du Cantal et secrétaire d’Etat. Je découvris alors un homme au sourire timide et à la voix douce, d’une grande finesse d’analyse, sachant aussi bien écouter que rendre un avis plein de sagesse et de nuances. Ces rencontres furent un véritable plaisir, loin de toute superbe et de toute vanité. Au sortir de celles-ci, mon impression fut celle d’une belle élégance de l’âme, suffisamment rare pour prendre l’allure d’une évidence. Il est vrai, comme l’écrivait Marcel Jouhandeau, que « la suprême élégance c’est de n’avoir aucune illusion et de se conduire quand même comme si l’on était dupe. » Il y avait peut-être, au cœur de ses fragilités intimes, de cela chez Olivier Marleix. Quoi qu’il en soit, cette élégance nous manquera beaucoup.
An nom de Sciences Po Alumni, j’adresse à sa famille et à tous ses proches notre sympathie la plus profonde et la plus attristée.
Pascal Perrineau,
Président de Sciences Po Alumni

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