Résultats du concours d'histoires courtes de 2025 entre Alumni

Il est temps d’annoncer les résultats de l’édition 2025du concours d’histoires courtes entre Alumni, sur le thème « Retourner le sablier » !

Les trois histoires primées sont trois textes qui se lisent en 5 minutes :

• Trente minutes pour retrouver le temps perdu, de Suzanne Assrir (promo 2021)
• Raymundo, de Barthélémy Boudot (promo 2014)
• Ceux qui savent, d'Antoine Colas (promo 1996)

Toutes nos félicitations à la lauréate et aux lauréats !

Vous pourrez également imprimer les textes directement depuis le distributeur, qui sera installé à l'Association en juin ; ou encore, de manière aléatoire, parmi les textes des étudiants, à l’adresse https://sciencespo.short-edition.com/.

Dans les trois cas, le jury a apprécié la manière dont est interprété le thème : retourner le sablier, cela mène directement à se confronter à des enjeux de vie et de mort, d'espoirs et de regrets. Retourner le sablier, comme on se retourne sur sa vie...

Découvrez ce que l'Association offre aux lauréats et à la lauréate :

• deux places pour la visite d'une exposition, parmi celles qui seront proposées par l'Association au cours de l'année à venir ;
• un exemplaire du livre lauréat de la deuxième édition du prix littéraire des Sciences Po, dédicacé ;
• un recueil La bêtise artificielle, qui réunit trente nouvelles écrites par des Alumni au fur et à mesure des 30 premiers numéros d’Émile.

Par ailleurs, le distributeur d'histoires courtes devrait être présent dans les locaux de l'Association tout au long du mois de juin ; les visiteurs de l'Association pourront imprimer les textes lauréats. N'hésitez pas à rendre une visite au 26, rue Saint-Guillaume !

Un petit rappel des modalités

Rappelez-vous. A partir du 5 mars dernier, vous avez été invités à imaginer un texte sur cet thème : « Retourner le sablier ».

Le concours était ouvert dans une seule catégorie, celle des textes qui se lisent en 5 minutes.

Le premier jury a sélectionné une partie des textes. Cette phase ne pouvait pas être anonyme, le simple fait d’aller télécharger les textes sur l’interface obligeant à voir le nom de l’auteur.

Le deuxième jury a élu les lauréats parmi les textes anonymisés transmis par le premier.

Les textes reçus

Nous avons reçu des textes aussi différents que possible, dans des formes très diverses. Nous avions imaginé le thème du sablier que l'on retourne dans le cadre des 150 ans de l'Association, anniversaire qui incite à se retourner sur les décennies passées : de fait, la tonalité générale des textes a été surtout mélancolique, sous forme de souvenirs tout simples, de fantasmes, de scènes imaginaires... de drames avérés ou qui planent sur le bonheur... mais, rassurez-vous, sans que l'humour soit absent.

Deux-tiers des participants étaient des participantes et plus de huit textes sur dix ont été écrits par les promotions du XXIème siècle (mais toutes les décennies ont été représentées depuis les années 1970) !

Les lauréats,  leurs textes et leur rapport à l'écriture

Trente minutes pour retrouver le temps perdu, de Suzanne Assrir (promo 2021)

Retourner le sablier ? Trente minutes d’une vie, mais pas n’importe quelles minutes, les dernières, gorgées de souvenirs, si brèves et en même temps si denses, trente minutes, qui contiennent une vie.

Le jury a été impressionné par l'intensité du désir de vivre que peuvent ressusciter de simples sensations : trente minutes qu'on vit de manière poignante... en moins de cinq minutes.

Nous avons posé trois questions à Suzanne, sur son rapport à l'écriture.

Pourquoi avez-vous eu envie de participer au concours d'histoires courtes entre Alumni ?

J'ai découvert le concours d'histoires courtes entre Alumni un peu par hasard. J'ai aimé les textes des années précédentes, j'ai aimé le concept – se retrouver entre anciens de la rue Saint-Guillaume autour de l'écriture ; et surtout j'ai aimé le sujet proposé cette année. Le temps qui passe et la manière dont nous réussissons (ou pas) à l'apprécier, c'est quelque chose qui me touche et qui est profondément universel.

Avez-vous d'autres expériences d'écriture ?

Oui, bien que de manière jusqu'alors très intime. L'écriture, la littérature surtout font partie prenante de mon quotidien, elles sont pour moi essentielles tant comme mode d'expression que d'introspection. Cependant, je n'ai jamais vraiment rendu public mes écrits (sauf peut-être deux ou trois articles perdus dans les annales de LaPéniche...).

Avez-vous des projets dans le domaine de l'écriture ?

J'aimerais depuis longtemps écrire (et pourquoi pas publier) un roman, mais dernièrement j'ai aussi beaucoup pensé à un recueil de nouvelles. Reste à voir si, et quand, ces projets verront le jour !

Raymundo, de Barthélémy Boudot (promo 2014)

Retourner le sablier ? Oui, pour donner une seconde chance aux disparus, se glisser dans leur vie, réparer l’injustice d’une mort prématurée : tel est le destin du narrateur de cette mystérieuse nouvelle.

Le jury a apprécié qu'une question fondamentale se glisse dans ce texte qui n'est pas dénué d'humour : comment devenir l'auteur de sa propre vie ?

Nous avons posé trois questions à Barthélémy, sur son rapport à l'écriture.

Pourquoi avez-vous eu envie de participer au concours d’histoires courtes entre Alumni ?

Un peu par hasard à vrai dire. J’ai découvert l’existence du concours en parcourant mes mails. Je cherchais depuis quelque temps la bonne occasion de sauter le pas et de m’essayer à ce type d’exercice. Il y avait un thème et une date limite, soit exactement ce qu’il fallait à ma nature paresseuse pour se faire violence et laisser une place à mon désir d’écrire.

Avez-vous d’autres expériences d’écriture ?

Je suis d’abord passé par l’Assemblée Nationale où j’ai été assistant parlementaire avant de bifurquer vers un institut de sondage où je m’occupais des études pour des groupes de médias. Je suis désormais concepteur/rédacteur à mon compte avec l’idée de me laisser du temps pour écrire, précisément. L’écrit a toujours été au cœur de mon parcours professionnel mais je n’avais encore jamais vraiment soumis un texte plus littéraire à quiconque. Avant ce concours d’histoires courtes donc !

Avez-vous des projets dans le domaine de l’écriture ?

J’ai un projet de BD avec un cousin dessinateur, un autre pour le scénario d’une série et je me suis formé à l’écriture du documentaire pour m’y mettre moi-même comme le personnage de Raymundo. L’idée étant de réussir à en vivre un jour. Ou, à défaut, de trouver du temps et une excuse pour faire ce qui m’amuse, c'est-à-dire écrire un peu tout et n’importe quoi. J’ai une idée de roman aussi mais il me faudrait un genre de deadline pour enfin m’y mettre…

Ceux qui savent, d'Antoine Colas (promo 1996)

Retourner le sablier ? Une atmosphère désuète d’espionnage, un mystérieux rendez-vous, deux personnages transparents mais pleins d’un passé trouble et au centre de la scène, un vieux sablier qu’on retourne d’un geste...

Le jury s'est laissé séduire par l'ambiance mystérieuse, la mélancolie du temps qui passe, remplace les êtres mais ne donne pas de réponses... une expérience que nous faisons tous sans toujours avoir les mots pour l'exprimer.

Nous avons posé trois questions à Antoine, sur son rapport à l'écriture.

Pourquoi avez-vous eu envie de participer au concours d’histoires courtes entre Alumni ?

Je ne connaissais pas ce concours. Je suis tombé dessus un peu par hasard. L’exercice m’a intrigué et le thème m’a particulièrement attiré : « Retourner le sablier ». Pour moi, cela évoquait le temps qui passe inexorablement mais aussi l’action qui tente de le maîtriser. Mais ce qui me semblait surtout amusant c’était la coexistence d’un cadre d’exercice contraint (un thème, une limite en nombre de caractères) et en même temps d’une très grande liberté de traitement.

Avez-vous d’autres expériences d’écriture ?

Oui, quelques-unes, mais très différentes de celle-ci. J’écris des discours, pour moi comme pour d’autres, et je rédige aussi des sketchs dans le cadre d’une troupe de stand-up amateur.

Avez-vous des projets dans le domaine de l’écriture ?

Pas vraiment, non. Mais prendre part à ce concours d’histoires courtes m’a beaucoup plu et en fait je me verrais bien recommencer. C’est un format que j’ai trouvé très stimulant et j’incite tous les gens qui aiment écrire à s’y confronter.